« ... peut-être serait-il temps de la ressortir. Nos rangs sont maintenant gonflés de vaillants combattants et il n’existe pas d’armée qui n’aient d’emblème.
Je soulevais lentement la couverture de toile, et plongeais mes doigts dans la pile de papier. J’en sorti une vieille feuille à moitié brulée. Elle était toujours visible.
L’emblème des anciens temps. Quelle émotion. Celle la même dessinée par les premiers CommuniKants. Depuis qu’elle m’avait été remise, je l’avais précieusement cachée. Aucun signe ne devait permettre d’identifier notre groupe, mais aujourd’hui, nous avons du nous dévoiler, et il nous faut un signe qui rappellera notre force à ceux qui s’opposeront à nous.
Le pourpre et le gris, le sang et la sagesse de nos ancêtres. Ce sang qui se transmet et cette sagesse, qui s’use au fil des ans mais qui reste présente à l’esprit de ceux qui rejoignent notre cause.
Ces quatre carrés, les points cardinaux évidemment, rappelant que nous sommes partout, mais aussi nos plus grandes valeurs : La discrétion, l’entraide, le courage et l’honneur.
Et ces cercles, tracés finement à la plume. Le spirituel et le rationnel, entrelacés, fondus l’un dans l’autre mais tout deux ouverts, l’un vers le ciel, l’autre vers la terre.
Laissons nos esprits errer vers les cieux mais gardons nos pieds ancrés dans le sol. Sachons réfléchir pour mieux agir. Restons rêveur, mais ne perdons pas de vue nos objectifs…
Ces mots, nos ancêtres les avaient prononcés des millénaires auparavant.
Je posais délicatement la feuille, tirais ma plume de Bénou et entrepris de restaurer ce qui allait bientôt devenir le symbole de la lutte pour notre survie, de cette quête de l’immortalité.
Et je me surpris à divaguer sur l’inquiétude que pourrait un jour provoquer la vue de ce symbole si, par mégarde, brodée sur une cape ou sculptée dans le pommeau d’une dague, un adversaire avait la mésaventure de la distinguer.
Je souris intérieurement…Peut-être est-ce le début d’une nouvelle ère pour les CommuniKants et cet emblème en sera le point de départ… »
Extrait des archives évanescentes de TomA l’Archiviste des vents.